À une époque où les suppléments promettent de tout faire (de vous donner de l'énergie à effacer les rides), parler à Gabriela Pocoví, PhD, nutritionniste et conseillère Be Levels, c'est comme recevoir une dose de réalité (et de science). Elle prône une supplémentation intelligente, personnalisée et surtout cohérente. « Il est bien préférable d'orienter la supplémentation en fonction d'objectifs précis et de ne pas tout prendre pour mille choses », estime-t-il.
Le (vrai) pouvoir des suppléments
Gabriela explique que la supplémentation n'est pas magique, mais un soutien. Son rôle est d'aider le corps dans les moments les plus sollicités : « À toutes les étapes de la vie d'une femme, il y a des moments où le corps subit des changements hormonaux, métaboliques ou émotionnels qui peuvent altérer l'équilibre naturel. Là, les suppléments peuvent faire la différence. »
Durant le cycle menstruel, elle recommande par exemple du magnésium et des oméga-3 pour calmer les inflammations et réduire la douleur. Pendant la grossesse et après l'accouchement, la vitamine D et le folate soutiennent à la fois le développement du bébé et le rétablissement de la mère. Et à la ménopause, des ingrédients comme le collagène, l'ashwagandha ou le safran aident à soulager les bouffées de chaleur et à améliorer le repos. Mais il insiste sur le fait que la supplémentation doit accompagner le mode de vie et non le remplacer.
Stress, écrans et carence en vitamine D
Le rythme effréné d'aujourd'hui (avec stress chronique, manque de sommeil et restauration rapide) épuise nos réserves de micronutriments essentiels. « Le stress, par exemple, consomme du magnésium, des vitamines C et du complexe B ; un mauvais repos affecte la régénération cellulaire et la production hormonale ; et une alimentation rapide et transformée manque généralement d'antioxydants, d'oméga-3 ou de minéraux », explique Gabriela. De plus, le manque d’exposition solaire et l’excès d’écrans provoquent une carence générale en vitamine D, essentielle à l’immunité et à la santé hormonale.
Pour cette raison, elle défend que se supplémenter de manière programmée n'est pas un luxe, mais un outil pour récupérer ce que la vie quotidienne nous enlève : « Une supplémentation bien programmée aide à restaurer ce que le rythme quotidien nous enlève, en améliorant l'énergie, la concentration et le système immunitaire.
Les erreurs les plus courantes
Selon Pocoví, la grosse erreur est de croire que « plus c'est mieux ». « De nombreuses personnes combinent des produits sans connaître leurs doses ou leurs interactions, dissimulent leurs symptômes avec un supplément ou ne les prennent que quelques jours en attendant des résultats immédiats. La cohérence et la personnalisation sont essentielles : un supplément a besoin d'au moins 8 à 12 semaines pour montrer de vrais résultats.
Cela ne sert également à rien si la base n’est pas bonne : « Si vous ne mangez pas bien et que votre intestin n’est pas sain, l’absorption en plus des suppléments sera affectée. » Ses conseils sont clairs : analyse, personnalisation et patience.
Le trio qui n'échoue jamais
Si je devais choisir trois incontournables pour les femmes en quête d’énergie et d’équilibre, Gabriela est claire :
- Le magnésium, car il régule le système nerveux, le sommeil et plus de 300 fonctions corporelles.
- Oméga-3, qui améliore la santé hormonale, cardiovasculaire et cognitive.
- Multivitamine avec complexe B et adaptogènes naturels, pour maintenir des niveaux d'énergie et de concentration stables pendant la journée.
- Et en supplément, de la vitamine D.
Collagène : mythe ou réalité ?
La nutritionniste n’hésite pas à répondre quel est le complément le plus surfait : le collagène. « Non pas parce que cela ne fonctionne pas, mais parce qu'on en attend un effet miracle. Son efficacité dépend du type, de la dose et de la consistance. S'il n'est pas accompagné d'une bonne alimentation et d'un bon mode de vie, on ne le remarquera pas. »
À l’extrême opposé, le magnésium serait largement sous-évalué. « Son impact sur l’équilibre mental, musculaire et hormonal est énorme, et pourtant beaucoup de gens le sous-estiment. »